Le musée est historiquement un des piliers du récit national. Les colonisations et l’esclavage sont des faits majeurs de notre histoire et doivent être reconnus comme tels. Ils sont étroitement liés l’un à l’autre et fondent notre histoire pluriculturelle. Nous devons donc les comprendre et les assumer enfin. Il nous faut élaborer un projet ambitieux liant esclavage, colonisation et perspectives contemporaines en incluant les points de vue des esclaves, des peuples colonisés et de leurs descendant·es. Sans cet effort, de nombreux aspects de notre époque continueront de nous échapper. Un musée des histoires coloniales pourrait :
- s’affirmer comme institution transnationale.
- traiter du rapport de la France au monde sur les cinq derniers siècles.
- exister comme lieu vivant de débat critique autour du racisme, des identités et des questions intercommunautaires.
- démontrer que cette histoire est constitutive de la France d’aujourd’hui et concerne toute la nation.

VISUEL :
Karim Ghelloussi, Mémoire de la jungle, 2017, bois, 100,5 x 140 cm

SOURCES :
P. Blanchard et N. Bancel, Le Monde, 13/05/16
Hélène Bocard, Hommes & Migrations 2019/3 (n° 1326)